Je n’ai malheureusement pas passer la meilleure des nuits. Je me suis réveillée dans la nuit parce que j’avais trop chaud et je me suis rendue compte que j’avais mal au dos aussi. Le matelas n’est pas si confortable que ça finalement !

Je me réveille donc ce matin pas en super forme olympique mais ce n’est pas grave. J’ai 4 jours ici pour profiter de la ville et je n’ai pas tant de choses que ça dans ma « liste » de choses à voir et à faire.

Je commence donc par me préparer discrètement parce qu’il y a encore deux autres filles dans leur lit. Ce n’est même pas moi la plus lève-tard! 😁 Je me dirige vers le centre-ville à pied et sur le chemin. Je m’arrête à Aida café qui donne sur la place Columbus. Je me rendrai compte plus tard que c’est une chaine et qu’il y en a ailleurs aussi dans la ville.

Il y a plein de cafés différents avec des noms allemands compliqués que je ne comprends pas. J’imagine qu’on a les mêmes en France mais je ne reconnais pas certains noms. Je prends un latte macchiato, au moins je ne peux pas me tromper. On verra plus tard pour le café liégeois, car pour être honnête je ne suis pas sûr qu’ils en fassent ici. Je ne le devine pas sur la carte 🤣.

Après mon café je retourne vite fait à l’auberge de jeunesse car j’ai oublié ma liseuse sur mon lit. En plus d’avoir peur de me la faire voler, je ne passe pas une journée de visites sans lire un petit peu par-ci par-là, pendant une pause café ou autres

En terme d’organisation, je ne sais pas trop comment cette journée va se dérouler car je vais à un concert de musique classique à 20h dans la ville. Donc je ne sais pas encore si je vais rester toute la journée dehors à visiter jusqu’à 20h ou si je rentre à l’auberge à un moment donné pour me reposer et repartir ensuite. On verra bien. Je pense commencer par un musée d’art qui est sur ma route et que j’avais repéré. J’aimerais aussi visiter un lieu historique où l’impératrice Sissi a vécu. J’ai vu que la visite ne prenait qu’une heure et demie donc je pense que c’est faisable de tout faire dans la journée. Et puis de toute façon, si je suis fatiguée, je peux aussi m’arrêter dans un café ou aller à la bibliothèque dans un lieu chaud et reposant.

Pour bien démarrer cette journée, je commence par aller visiter le Belvédère qui est à mi-chemin entre mon auberge de jeunesse et le centre-ville.

Le Belvédère a été construit entre 1714 et 1723 pour le prince Eugène de Savoie (1663-1736), l’un des plus grands généraux et diplomates de l’époque baroque.

C’était à l’origine une résidence d’été (et non une résidence principale).

L’architecte Johann Lukas von Hildebrandt, figure majeure du baroque autrichien, a conçu l’ensemble : deux palais reliés par des jardins en terrasses. Il s’est d’ailleurs largement inspiré des jardins à la française du château de Versailles.

Belvédère inférieur (Lower Belvedere) : construit en premier, c’était la résidence privée du prince, où il vivait et recevait ses proches.

Belvédère supérieur (Upper Belvedere) : bâti ensuite, servait surtout à impressionner et recevoir — un palais de représentation, pour fêtes, cérémonies et expositions d’art.

C’est par le Upper Belvedere que je commence la visite de ce lieu. On est tout de suite agréablement surpris par la beauté des lieux et surtout la blancheur et la propreté ! C’est impeccable !

Je ne sais pas si c’est parce que cela fait longtemps que j’ai été voir un musée mais je trouve certaines peintures extrêmement réalistes et vraiment magnifiques, si bien que l’on pourrait croire que ce sont des photographies.

Ludwig Ferdinand Schnorr von Carolsfeld – The spreading pine tree in the Brühl valley near Mödling (1838)
Caspar David Friedrich – Rocky Landscape in the Elbe Sandstone mountains (1822-1823)

Friedrich von Amerling – Rudolf von Arthaber and his Children, Rudolf, Emilie, and Gustav (1837)

Napoléon at the Great St. Bernard Pass, peint par Jacques Louis David en 1801

Une des salles les plus impressionnantes du palais est le « Marble hall ».

Le 15 mai 1955, dans cette salle dorée du Belvédère supérieur, a été signé le Traité d’État autrichien (Österreichischer Staatsvertrag), par lequel les Alliés reconnaissaient le rétablissement de l’indépendance de l’Autriche après la Seconde Guerre mondiale.
→ C’est un moment clé de l’histoire moderne autrichienne : l’Autriche sortait de dix ans d’occupation alliée.
→ La photo du ministre autrichien Leopold Figl brandissant le traité au balcon du Belvédère est devenue une image historique nationale.

Hans Makart – The Five Senses : the Sight (1872-1879)
Hans Makart – The Five Senses : Hearing (1872-1879)
Tina Blau – Spring in the Prater (1882) : ce tableau a été d’abord refusé d’être exposé à la première exposition d’art international à Vienne en 1882, parce que le tableau était jugé trop « lumineux » et qu’il créerait un « hole in the wall ». C’est grâce à l’intervention du peintre Hans Makart qu’il a pu enfin être exposé. L’année suivante, il a été exposé au Salon de Paris et il y a été acheté pour la galerie impériale ;).

La masterpiece de toute l’exposition du Upper belvédère est le tableau « Le baiser » de Gustav Klimt. D’autres oeuvres de Klimt sont disséminées un peu partout.

Une fois tous les étages visités, je me dirige ensuite vers le Lower Belvédère, en traversant le grand jardin.

Lower Belvédère

Dans le Lower belvédère, il y a encore d’autres expositions cette fois avec des artistes français de renom comme Renoir, Paul Cézanne, Edgar Degas, Alfred Sisley, Claude Monet. Je fais un peu plus vite le tour car ce n’est pas vraiment ce que je recherche. J’ai quand même adoré un tableau de Camille Pissarro très réaliste.

Camille Pissaro, j’ai oublié de noter le titre du tableau 🙁

La dernière partie de ma visite dans le belvédère est dédiée à une exposition temporaire sur Franz Xaver Messerschmidt, un sculpteur allemand.

Les salles sont remplies de bustes et de sculptures, comme on peut en voir un peu partout dans certains musées, des visages lisses aux yeux vides. A priori, ce n’est pas du tout mon dada, mais ce sculpteur à une histoire plutôt originale.

Messerschmidt a étudié à l’Académie des beaux-arts de Vienne, où il fut l’un des élèves les plus brillants.

Il travailla d’abord dans le style baroque tardif, réalisant des bustes et statues très classiques pour la cour impériale et des églises viennoises.

Il fut même professeur à l’Académie et jouissait d’une solide réputation.

Vers la fin de sa vie, Messerschmidt s’isole de plus en plus et se met à créer une série de 69 têtes en métal ou en albâtre, ses « Character Heads », représentant des expressions faciales allant du rire au cri, du dégoût à la panique, parfois à la limite de la grimace.

Ces têtes sont à la fois réalistes, caricaturales et étranges, et ne ressemblent à rien d’autre à l’époque, ce qui ne plaît pas beaucoup.

Il affirmait être tourmenté par un “esprit malfaisant” qu’il chassait en sculptant ces visages grimaçants.

Dans les années 1930 un psychanalyste s’est intéressé à son travail et en a même conclu qu’il souffrait d’un trouble psychique (schizophrénie ou trouble obsessionnel). Mais son état psychique de l’époque reste un mystère, cela fait partie du mythe.

Après cette intéressante exposition que j’ai beaucoup aimée, je me dirige donc vers une exposition dédiée cette fois-ci à Sissi l’impératrice et à la visite d’une partie du palais impérial.

Il se fait déjà un petit peu tard et j’ai faim. Je m’arrête dans le parc juste à côté du palais de Holfburg, ma prochaine destination, pour manger un hot-dog. Près des station de bus et de métro, il y a toujours un stand qui propose des hot-dogs et il y a toujours des clients.

Hofburg, l’ancien palais impérial

Encore une fois, je suis agréablement étonnée par cette très intéressante exposition sur cette impératrice que je ne connaissais que de nom finalement.

Le musée retrace la vie d’Élisabeth de Wittelsbach (1837-1898), épouse de l’empereur François-Joseph Ier, devenue impératrice d’Autriche à 16 ans. Elle n’a pas l’air d’avoir eu une vie qui la rendait heureuse… Elle était très dépressive. En plus elle a dû survivre à la mort de sa fille de 2 ans, puis beaucoup plus tard, le suicide de son fils de 30 ans. Elle a fini assassinée par un anarchiste italien nommé Luigi Lucheni, 25 ans.

Il voulait initialement tuer un membre quelconque de l’aristocratie pour se rendre « célèbre » et protester contre les inégalités sociales.

Il ne visait pas Sissi en particulier : il a appris sa présence à Genève par hasard dans les journaux.

La visite terminée, jai un petit peu de temps avant mon concert de musique classique de ce soir. J’ai environ 3h devant moi. Je me balade donc dans la ville un petit peu au hasard.

L’hôtel de ville

Je tombe sur un bâtiment ouvert au public et l’intérieur est magnifique. Il s’agit du palais Kinsky, à l’époque la résidence d’un maréchal de l’armée impériale. Aujourd’hui il se visite partiellement. Il y abrite un lieu de vente aux enchères d’art, et accueille des événements tels que des galas, des cérémonies ou des mariages.

Palais Kinsky

Je passe par hasard devant un petit café où il y a peu de monde. Du coup je m’arrête environ 1h pour boire une boisson chaude, me reposer, tout en terminant mon bouquin du moment.

L’heure du début du rendez-vous s’approche du coup je me balade tout en me dirigeant vers le lieu du concert. Je passe devant plusieurs petits marchés de Noël très mignons, dont un au pied de la cathédrale Saint-Etienne qui est elle-même éclairée. L’ambiance est vraiment très chouette.

Ferstel Passage
Ferstel Passage
Cathédrale Saint-Étienne
Cathédrale Saint-Étienne

J’arrive au Musikverein vers 19h15, il y a déjà pas mal de monde à l’intérieur. Il y a des gens très bien habillés comme des gens visiblement très touristes comme moi 😂.

J’ai une place en balcon à droite de l’orchestre. Je suis en deuxième rang mais le premier rang est inoccupé. À la pause, je vais y prendre une place où je verrai encore mieux l’orchestre et je pourrais encore mieux apprécier la partie concernant les musiques de Vivaldi. J’ai adoré !

En plus, cette salle est considérée comme l’une des plus belles salles de concert de Vienne.

Et voilà, c’était une journée très chargée, à plus de 23.000 pas 😄.

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